Le football est parfois beau et parfois cruel. Mais avant tout, il nous réserve des surprises quand nous partons à la recherche de son essence. Car sa substantifique moelle se trouve dans les clubs et les joueurs. Aujourd’hui, nous nous attacherons au destin d’un joueur hors du commun, Vincent Péricard.

Enfance et formation

D'Efok à Saint-Etienne
D’Efok à Saint-Etienne

Le petit Vincent Péricard, qu’on appelle alors Vincent de Paul Péricard Essele, naît en 1982. Le 3 octobre précisément, dans la ville de Efok au centre du Cameroun. Ce camerounais de naissance déménage en France à l’âge de 4 ans. Vincent y obtiendra la nationalité française. Et il ne déménage pas n’importe où. En effet, il va dans la terre de chômage Rhône-alpin, le Forez. Mais pour lui, pas de soucis à se faire.

En effet, à l’âge de 6 ans, sa voie est toute tracée. Vincent Péricard signe à cet âge dans le centre de préformation de l’AS Saint-Etienne. Dans le deuxième club de la région, il va faire ses armes. Et même bien faire ses armes. En effet, il y restera la bagatelle de 11 années. En outre, il va se distinguer. Se distinguer à un tel point qu’à l’âge de 17 ans, il va faire ses débuts en professionnels. En fait, il va disputer deux matchs lors de la saison 1999-2000. C’est sous les couleurs stéphanoises que Vincent va attirer l’œil de moult recruteurs.

Vincent en Italie

Vincent fait des envieux, et Vincent impressionne. Ainsi, notons dans le désordre quelques anecdotes. Par exemple, Julien Courbet, le présentateur télévision, va le présenter comme l’homme qui vaudra un milliard. De quoi vous faire frémir dans vos chaumières. Carlo Ancelotti, alors à la Juventus de Turin, va le superviser lui même dans des rencontres de jeunes. La Juve l’arrache à Saint-Étienne de haute lutte.

En effet, le club de la périphérie lyonnaise souhaitait à tout prix conserver son attaquant. Mais cela se soldera par un échec. Saint-Étienne sera obligé de faire chanter la Juve pour essayer d’obtenir la somme de 7 millions et demi d’euros, sous peine de porter plainte. La encore, en trois saisons à la Juventus, seulement deux matchs au compteur pour lui. Dont malgré tout un match de Ligue des Champions contre Arsenal (et un autre de Coupe d’Italie). Il termine cependant meilleur buteur de la réserve ces années là. Vincent se fait renvoyer du club turinois pour avoir – selon ses dires – tenter de séduire la femme d’un de ses dirigeants, qui était aussi son enseignante d’Italien.

Portsmouth et buts… et bête

Péricard est alors prêté en Angleterre au club de Portsmouth. Il y réalise une saison d’honnête facture, en inscrivant 9 buts en 32 matchs. Il y est donc fort logiquement transféré, champion de seconde division sous les ordres d’Harry Redknapp. Mais rien ne va se passer comme prévu. En effet, Vincent Péricard va dépérir là bas. Il ne dispute que six matchs en trois ans, et n’inscrit pas le moindre but.

Il décide donc en 2005 de se relancer par un prêt. Cela sera à Sheffield United. Mais il n’inscrit que deux buts en seulement onze matchs… pas très convaincant pour ce pur numéro neuf. La saison suivante, le prêt à Plymouth Argyle est à peine meilleur : 4 buts en 15 matchs.

Vincent le potier, Péricard l’empoté

Alors que son contrat avec Plymouth touche à sa fin, et que Portsmouth ne souhaite pas le prolonger, le club de D2 de Stoke City accepte ce pari. Il disputera là-bas, de juin 2006 à janvier 2008, 38 matchs et n’inscrira que deux petits buts.

Encore et toujours, les prêts paraissent un bon moyen de se relancer. Mais avant de signer à Souhtampton, et de n’y jouer que 5 matchs (0 buts) en 6 mois, attendons un petit peu. Péricard aime conduire. Mais la conduite ne veut pas de lui. En août 2007 pour avoir menti à la suite d’un excès de vitesse, il écope de 4 mois de prison ferme, qui le forceront à se relancer dans ce prêt. La saison suivante, il est prêté à Milwall et n’y joue que deux matchs, là aussi en 6 mois.

Regrets éternels

Il signe en juin 2010 à Carlisle, en D3 anglaise. Là bas, il n’y joue que 10 petits matchs en moins d’un an. Car il signe en Janvier à Swindon Town. Là bas, record de matchs. 40 matchs, 6 buts, le tout en 18 mois. Mais son contrat n’est pas renouvelé. Il signe en D6 en octobre 2011, à Havant & Waterlooville. Il annonce finalement la fin de sa carrière de joueur en janvier 2012. Et c’est avec cette formule choc, ma passion est partie, que son histoire s’arrête.

Il crée ensuite une académie pour aider les jeunes footballeurs qui peinent à s’intégrer, qui stressent, et ne parlent pas la langue anglaise. Mais cela reste un éternel regret de ne pas avoir vu ce joueur percer, et de ne l’avoir vu disputer que 174 matchs, marquer 28 buts, et n’avoir pour un buteur que 0.16091954023 buts par match de moyenne. Et dire qu’il avait été joueur de Ligue des Champions. Une petite pensée pour conclure pour tous ces joueurs promis à un avenir de folie et qui n’ont pas réussi à percer.

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Vous pouvez retrouver nos précédents épisodes de Tour du Monde en cliquant sur les liens ci-dessous.
FK Bagtyyarlyk-Lebap – Épisode 1
Pegguy Arphexad – Épisode 2
FCDMVDB – Épisode 3
FC Civics Windhoek – Épisode 4
PRK Hekari United – Épisode 5

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