Tour du monde, la seule rubrique foot qui vous permet d’épater vos amis et de briller en société. Tout ça en parlant de football. Et parfois même de beau football. Aujourd’hui, nous allons faire un tour au soleil. En effet, nous allons nous aller en Namibie pour parler des FC Civics Windhoek.
Un petit cours d’histoire pour commencer
Vous croyiez que j’allais vous laisser partir dans la savane namibienne sans reprendre dès les commencements ? Et bien détrompez-vous ! Il ne nous faudra pas repartir des origines du grand empire Namibien dans le sud-ouest de l’Afrique, non. En effet, nous allons simplement reprendre depuis la décolonisation. La Namibie a la particularité de ne pas s’être fait décoloniser lors de la décennie africaine – globalement dans les années 1960. Car le pays au drapeau vert et bleu barré de rouge n’a été que décolonisé en 1990. Cela est un des derniers pays qui a connu sa décolonisation, avec la Rhodésie. Pour comparaison, l’apartheid s’est terminé en Afrique du Sud en l’an de grâce 1991. C’est tard, très tard. Le pays fraichement décolonisé prendra assez logiquement pour capitale Windhoek.
Le FC Civics Windhoek, pas le temps d’attendre
Le club de la capitale namibienne n’a pas en effet attendu la décolonisation. Car dès 1983, les Civics de Windhoek sont créés. En 1983, le club fraîchement créé prend le nom de « Bethléem Boys ». Le club est, pour l’anecdote, fondé par un groupe d’étudiants qui lui donne le nom de la rue adjacente. Un peu plus tard, le club a changé de nom pour prendre celui de « The Mighty Civilians ». Enfin, de manière un peu plus récente, le club de Windhoek a pris son nom actuel de « FC Civics ».
Des problèmes civiques pour le FC Civics ?
Comme tous les clubs de ce genre de petit pays, le FC Civics Windhoek a connu des problèmes financiers. Loin de nous étonner, ces problèmes sont révélés en 2000 et le club est contraint de fermer pour un temps ses portes.
Mais ce n’est pas le principal aspect civique qui nous intéresse pour le FC Civics. En effet, le club est originaire d’un quartier du nord de la capitale namibienne, Khomasdal, mais également en partie d’une ville adjacente, Katutura. C’est d’ailleurs dans cette ville que le stade, le Sam Nujoma Stadium, de dix-mille-trois-cent places ; est situé.
Cette zone, ne nous voilons pas la face, est une zone très défavorisée. Et c’est là que le nom de « FC Civics Windhoek » prend tout son sens. Car aujourd’hui encore, une bonne partie de l’effectif est issu soit du nord de la capitale, soit de Katutura. Et le rôle du club namibien est très important. En effet, sur le plan social, ils constituent une structure d’accueil, un refuge pour bon nombre de jeunes qui sans ce point d’insertion dans la vie sociétale, finiraient dans la mendicité. Car c’est le fléau africain que le manque d’éducation et de structures sociales adaptées.
Succès, échecs et titres
Sous la houlette du patron allemand Helmut Scharnowski, originaire de la ville allemande de Flensburg, le club va augmenter son prestige, son rôle social, passant d’une rue défavorisée de Windhoek a une figure clé du football namibien voire africain, et remplir son armoire à trophée. En effet, l’armoire à trophée seule ne suffit pas, malgré le fait que le Stade Rennais ait investi dedans. Nous consacrions d’ailleurs un excellent papier à la stratégie numérique du Stade Rennais, que je vous invite à lire et à relire.
Le club de Windhoek, aujourd’hui entrainé par le turco-namibien Ali Akan va connaître ses plus belles heures de gloire au milieu de la première décennie du 21ème siècle. Entre 2005 et 2007, le FC Civics Windhoek, parfois appelé « Buschschule Civics », va rafler trois Premier League de Namibie consécutive, les trois premières de son histoire. Ces succès ont été encadrés par deux coupes de Namibie, remportées en 2003 et 2008. Si le FC Civics Windhoek, qui évolue parfois à l’Independence Stadium de 30 000 places, n’a terminé la saison 2014-2015 qu’à la septième place, leurs performances restent tout à fait correctes ces dernières années, avec une seconde place par exemple en 2012.
Sur le plan international, le club anciennement entraîné par Paul Stramis puis Christie Guruseb n’a connu mieux qu’un 16ème de finale en 2006 et deux tours préliminaires de Coupe des Clubs Champions de la Confédération Africaine de Football. Le FC Civics Windhoek, qui compte depuis 1999 dans ses rangs Franklin April, et qui a comme joueur célèbre dans son histoire accueilli l’ancien du TSV Munich 1860 – chez qui il règne un désordre sans nom – Collin Benjamin, ex-international, a conclu un partenariat avec le club autrichien du SK Sturm Graz. De plus, le club a effectué en 2011 un beau projet avec la confédération sud-africaine pour le développement du football. Car ils ont ensemble monté une académie de football pour jeunes.
Et puis, dites-vous bien que si vous allez voir un match là-bas, vous pourrez également apprécier les magnifiques et calmes paysages, sans terrorisme aucun ni tourisme de masse.